Faut-il croire encore en Tesla ?
Les financiers ont-ils raison de croire en Tesla ?
En dépit de performances satisfaisantes en 2020 et 2021, l’entreprise américaine de fabrication de véhicules électriques haut de gamme a connu une année 2022 particulièrement difficile et voit la valeur de son titre chuter sur les marchés. Tesla, le joyau d’Elon Musk, survivra-t-elle aux lois de l’attraction boursière ? Les performances futures de l’entreprise seront-elles à même de rassurer les investisseurs ? Zoom sur le cas de cette entreprise-phare du point de vue de l’analyse financière.
Quel avenir pour Tesla aujourd’hui ? L’entreprise fait régulièrement la Une de la presse financière et économique, souvent au gré des fantaisies de son incontournable dirigeant, le très médiatique Elon Musk, comme nous l’évoquions dans un précédent article.
Alors même que le fabricant de véhicules électriques haut de gamme est l’un des fleurons technologiques de l’industrie automobile américaine, Tesla se trouve aujourd’hui face à des difficultés, tantôt structurelles, tantôt liées aux choix stratégiques de son président. Depuis que ce dernier a racheté la plateforme de micro-blogging Twitter au mois de décembre 2022 en vendant pour l’équivalent de 4 milliards de dollars de titres de la société Tesla, pour ensuite licencier la moitié des salariés de l’entreprise rachetée, tout en multipliant en parallèle les sorties médiatiques outrancières, les financiers et investisseurs s’inquiètent de l’avenir de l’entreprise. D’autant qu’avec ce rachat, la fortune personnelle d’Elon Musk — qui a été pour quelques mois l’homme le plus riche du monde en 2021 — a chuté de près de 200 milliards en seulement un an. Une fonte drastique qui n’est pas sans lien avec le fait que le milliardaire a dû apporter des liquidités personnelles pour contrebalancer la perte de valeur du titre de Tesla, actions qu’ils avaient apportées comme garanties pour ses emprunts dans l’opération de rachat de Twitter.
L’analyse financière permet de dresser un diagnostic de l’état de santé de l’entreprise Tesla, alors que l’incertitude pèse sur l’avenir du fabricant de véhicule autonome. Dans cet article, nous analysons la performance de Tesla entre 2016 et 2022 à partir des rapports annuels de l’entreprise, de manière à comprendre si, oui ou non, les financiers ont raison de croire en Tesla.
De 2016 à 2021, structuration de la croissance et profitabilité opérationnelle
Avec un chiffre d’affaire (CA) multiplié par 8 en 5 ans, Tesla affiche jusqu’en 2021 une croissance annuelle de plus de 50%. La croissance de l’entreprise est particulièrement forte entre 2016 et 2018, puis elle se tasse en 2019 et 2020, avec des taux respectifs de 14,5% et 28,3%. Cet infléchissement est lié à la situation sanitaire mondiale. À ce moment-là, l’entreprise se trouve aussi en phase de conception et de production du Model 3, un véhicule au prix plus abordable destiné à ouvrir un nouveau segment de marché.
L’observation des coûts permet de dégager deux tendances. Avec une progression moyenne d’un peu plus de 49%, les coûts des produits déduits du chiffre d’affaires permettent à Tesla de dégager une marge brute qui se dégrade entre 2016 et 2020, avant de s’améliorer en 2020 et 2021 (cette année-là, la marge brute est de 25,3%). Entre 2016 et 2021, les coûts de recherche, les coûts généraux (ventes et administratifs) s’accroissent en suivant la courbe de forte croissance du CA. La croissance des coûts hors-produits est plus faible que celle du CA. Dans ces conditions, Tesla affiche un résultat opérationnel quasiment à l’équilibre en 2019. Celui-ci atteint près de 2 Mds de dollars en 2020 et 6.5 Mds € en 2021. Cela représente un taux de marge opérationnel très satisfaisant, de respectivement 6.3% et 12,1%.
À partir de 2020, la société Tesla s’enrichit. Le point mort d’exploitation est atteint dès 2020, et l’entreprise s’en éloigne à partir 2021 puisque son résultat opérationnel croit plus fortement que son CA. En observant la répartition des coûts fixes et des coûts variables, on observe qu’en 2019, Tesla était à moins de 3.5% de son point mort, puis en 2020 et 2021 elle s’en éloigne très fortement. Une extrapolation sur la structure des coûts de Tesla permet de souligner la bonne santé de l’entreprise jusqu’en 2020. Tesla atteint alors le seuil de la profitabilité opérationnelle. À cette période, les coûts de l’endettement de Tesla sont très raisonnables au regard des revenus générés, atteignant au plus haut 3,5% du CA.
Le compte de résultat de Tesla présente alors un résultat net bénéficiaire en 2020 et 2021, avec une croissance annuelle moyenne de 54%. Les performances opérationnelles étant au rendez-vous, l’entreprise recrute. Alors qu’elle comptait un peu moins de 18 000 employés en 2018, Tesla en compte 100 000 en 2021. Cette forte croissance des effectifs s’inscrit dans une stratégie d’augmentation de la productivité de l’entreprise entre 2019 et 2021.
Jusqu’en 2021, des ratios d’investissements stables
Tesla présente, jusqu’en 2021, une structure d’investissements stable. Son besoin en fonds de roulement (BFR) est négatif à la clôture de chaque exercice comptable. Tesla bénéficie de la croissance de son BFR, qui représente une source de trésorerie, pour financer son exploitation et son effort d’investissement. Ainsi, en termes de jours de chiffre d’affaires, le ratio du BFR est également négatif. La rotation des stocks et le délai des créances (DSO) est inférieur au délai de paiement des fournisseurs (DPO). Les ratios d’investissements sont donc stables en 2020 et 2021.
Du fait de cette forte progression opérationnelle, l’entreprise Tesla a recours à des investissements. Entre 2016 à 2021, le montant total des investissements nets des cessions s’élève à plus de 21 milliards $. En comparaison, les flux générés de l’exploitation sur la même période s’élèvent à 19,5 milliards $, 77% état généré en 2020 et 2021. Tesla dispose d’un outil industriel « très neuf ». Le ratio de vétusté de 90% indique que l’investissement vient d’être réalisé et les dotations sont inférieures au Capex, sauf en 2019.
Mais cette tendance doit être nuancée. Dès 2018, Tesla dépense 1 milliard de dollars par trimestre et l’entreprise présente des difficultés financières. À tel point que certains financiers parient sur sa faillite prochaine. Pour le comprendre, il faut observer la situation de l’entreprise entre 2016 et 2018. Sur ces deux années, le flux cumulé généré par l’exploitation est nettement inférieur aux flux d’investissement, ce qui place Tesla devant la nécessité de trouver du financement, par la dette ou l’augmentation de capital. La source de ce financement va déterminer le futur de l’entreprise, une situation somme toute classique pour une jeune entreprise. Dès 2019, le constructeur automobile redresse la barre en générant par l’exploitation des flux de trésorerie (encaissement) nettement supérieurs aux flux d’investissement (décaissement). Sa santé financière s’améliore.
Le financement, maillon faible de la structure de Tesla ?
Analyser la structure du financement de Tesla permet de comprendre les difficultés de l’entreprise à partir de 2019. Jusqu’en 2020, le financement de la croissance de Tesla se fait par l’endettement à long terme. Si en 2017, la dette nette est très largement supérieure à l’EBITDA, à partir de 2019, le ratio dette nette sur EBITDA est bon, voire, même pour 2020 et 2021, négatif. En effet, pour ces deux années, la dette nette est négative et l’EBITDA s’accroit. En 2018, l’entreprise est à un moment charnière de son existence, les financiers indiquent qu’elle peut soit poursuivre sa croissance soit s’effondrer. Tesla fait, en effet, face à des délais de production qui retardent d’autant la génération de richesse pour la société. La société joue son avenir mais, à ce moment-là, Musk réussit son pari. Tesla réussit à produire sa Model 3 au moment où les ventes des précédents modèles déclinent. Tesla génère de la richesse. Mais les actionnaires déplorent que la rentabilité de l’entreprise ait tardé à se pérenniser. En effet, l’entreprise n’est rentable qu’à partir de 2019, année pivot, et l’entreprise ne parvient à générer de la valeur pour ses actionnaires qu’à compter de 2020. Les plus critiques des observateurs financiers s’interrogent depuis sur la capacité de l’entreprise à faire perdurer cette création de valeur. D’autant que l’effet levier semble jouer en la défaveur du constructeur automobile, puisque le résultat généré par le financement par les dettes ne permet pas d’améliorer la rentabilité du groupe. À partir de 2020, Tesla réalise trois augmentations de capital, pour plus de 12 milliards de dollars.
Du côté des performances boursières, le comportement de Tesla est très inégal. Avant 2019, les doutes sur la robustesse de la société expliquent l’évaluation moyenne du titre. Mais à compter de l’année 2020, Tesla devient l’entreprise du secteur automobile la mieux cotée au monde. L’explication est à chercher du côté de son excellente rentabilité, avec 10,46 millions de véhicules vendus au cours de l’exercice 2019. En 2021, la capitalisation boursière de l’entreprise explose. Au mois d’octobre, Tesla rejoint le club très fermé des entreprises valorisées à plus de 1000 milliards de dollars.
2022, une année mouvementée pour Tesla
Si, fin 2021, tout réussit à Tesla, l’année 2022 marque un tournant. Le contexte économique mondial et les instabilités géopolitiques se répercutent sur l’entreprise qui connaît des difficultés d’approvisionnement en matières premières, notamment en métaux rares, des éléments essentiels à la fabrication des batteries des véhicules électriques. La production de Tesla ralentit fortement et le constructeur automobile ne parvient pas à atteindre ses objectifs de livraisons placés à +50% par an. L’entreprise perd des parts de marché sur les neuf premiers mois de l’année, elle revendique 65% du marché des véhicules électriques contre 79% en 2020.
Tesla connaît en outre des pertes financières importantes. En ligne de mire, les « gigafactories » d’Allemagne et du Texas, des sites de production géants qui constituent, selon les dires d’Elon Musk, de « gigantesques fours à fric ». Ces éléments exogènes interviennent à un moment où Musk lui-même multiplie les sorties outrancières de nature à inquiéter les investisseurs.
Dès le premier trimestre 2022, le cours de l’action Tesla amorce sa chute. Fin 2022, Elon Musk fait le choix d’acquérir le réseau social Twitter. Il se déleste pour 4 milliards d’actions de l’entreprise Tesla. Un choix risqué, très critiqué par les marchés qui font plonger le titre qui passe de 340$ à 121$ à la fin de l’année. Sur l’année 2022, le titre Tesla perd les deux tiers de sa valeur. Elon Musk perd à ce moment-là l’équivalent de 133 milliards de dollars. Les commentateurs de la place financière agitent le foulard rouge. Avec cette opération de rachat, Musk est accusé de mettre en danger son entreprise-phare. Face aux accusations, ce dernier se défend en évoquant les « bénéfices à long terme d’une telle opération pour les actionnaires ». Confiant, il considère que Tesla pourrait rapidement devenir l’entreprise « la plus précieuse de la planète. »
2023 et après, quel avenir pour Tesla ?
L’année débute pour Tesla sous des auspices financiers défavorables. Le contexte macro-économique et politique joue en la défaveur du constructeur automobile. Les difficultés d’approvisionnement en matières premières risquent s’aggraver au cours de l’année. Cette conjoncture a déjà une conséquence directe sur le prix des véhicules qui augmente.
Le krach en bourse de l’action du constructeur automobile relance les débats sur la fiabilité du dispositif entrepreneurial d’Elon Musk. Si celui-ci peut compter sur des investisseurs-phares de la Silicon Valley, à l’instar de la célèbre Cathy Wood du fonds de capital-risque Ark innovation, qui investit massivement dans la société, plus nombreux sont les sceptiques qui déplorent sa gestion. En ce mois de janvier, c’est donc dans un climat de grande incertitude que le constructeur automobile évolue. À la fois outrancier et très habile, son dirigeant a prouvé par le passé qu’il était capable de redresser la barre dans les moments critiques. Les mois à venir serviront de crash test à Elon Musk.
Une chose est certaine, nous n’avons pas fini d’entendre parler de la marque au « T ».
Are the financiers right to believe in Tesla?
Despite satisfactory performances in 2020 and 2021, the American company manufacturing high-end electric vehicles has had a particularly difficult year in 2022 and is seeing the value of its stock drop on the markets. Tesla, the jewel of Elon Musk, will it survive the laws of stock market attraction? Will the company’s future performance be able to reassure investors? Focus on the case of this flagship company from the point of view of financial analysis.
What future for Tesla today? The company regularly makes the front page of the financial and economic press, often according to the fantasies of its inescapable leader, the highly publicized Elon Musk, as we mentioned in a previous article.
Even though the manufacturer of high-end electric vehicles is one of the technological flagships of the American automotive industry, Tesla is today facing difficulties, sometimes structural, sometimes linked to the strategic choices of its president. Since the latter bought the micro-blogging platform Twitter in December 2022 by selling the equivalent of $ 4 billion in Tesla shares, then laying off half of the employees of the acquired company, everything by multiplying in parallel the outrageous media outlets, financiers and investors are worried about the future of the company. Especially since with this takeover, the personal fortune of Elon Musk – who was for a few months the richest man in the world in 2021 – fell by nearly 200 billion in just one year. A drastic melting which is not unrelated to the fact that the billionaire had to provide personal cash to offset the loss in value of Tesla’s title, shares which they had provided as collateral for its loans in the buyout operation. from Twitter.
The financial analysis makes it possible to draw up a diagnosis of the state of health of the company Tesla, while uncertainty weighs on the future of the manufacturer of autonomous vehicles. In this article, we analyze the performance of Tesla between 2016 and 2022 based on the company’s annual reports, in order to understand whether or not the financiers are right to believe in Tesla.
From 2016 to 2021, structuring of growth and operational profitability
With a turnover (CA) multiplied by 8 in 5 years, Tesla will show annual growth of more than 50% until 2021. The company’s growth is particularly strong between 2016 and 2018, then it slows down in 2019 and 2020, with respective rates of 14.5% and 28.3%. This shift is linked to the global health situation. At that time, the company was also in the design and production phase of the Model 3, a more affordable vehicle intended to open up a new market segment.
Observing costs reveals two trends. With an average increase of just over 49%, product costs deducted from sales allow Tesla to generate a gross margin that deteriorates between 2016 and 2020, before improving in 2020 and 2021 (this that year, the gross margin was 25.3%). Between 2016 and 2021, research costs and general costs (sales and administrative) increase following the curve of strong growth in turnover. The growth of non-product costs is lower than that of sales. Under these conditions, Tesla’s operating profit was almost at break-even in 2019. This reached nearly $2 billion in 2020 and €6.5 billion in 2021. This represents a very satisfactory operating margin rate of 6.3% respectively. and 12.1%.
From 2020, the Tesla company is getting richer. The operating breakeven point is reached in 2020, and the company moves away from it from 2021 since its operating profit increases more strongly than its turnover. By observing the distribution of fixed costs and variable costs, we observe that in 2019, Tesla was less than 3.5% of its breakeven point, then in 2020 and 2021 it moved away very sharply. An extrapolation of Tesla’s cost structure highlights the company’s good health until 2020. Tesla then reached the threshold of operational profitability. At this time, Tesla’s debt costs were very reasonable in relation to the revenues generated, reaching a high of 3.5% of sales.
Tesla’s income statement then shows a net profit in 2020 and 2021, with an average annual growth of 54%. Operational performance being there, the company is recruiting. While it had just under 18,000 employees in 2018, Tesla has 100,000 in 2021. This strong workforce growth is part of a strategy to increase the company’s productivity between 2019 and 2021.
Until 2021, stable investment ratios
Tesla presents, until 2021, a stable investment structure. Its working capital requirement (WCR) is negative at the end of each financial year. Tesla benefits from the growth of its WCR, which represents a source of cash, to finance its operations and its investment effort. Thus, in terms of days of turnover, the WCR ratio is also negative. Inventory turnover and the period of receivables (DSO) is less than the period of payment of suppliers (DPO). The investment ratios are therefore stable in 2020 and 2021.
Due to this strong operational growth, the Tesla company has resorted to investments. Between 2016 and 2021, the total amount of investments net of disposals amounts to more than $21 billion. In comparison, the flows generated from operations over the same period amount to $19.5 billion, 77% generated in 2020 and 2021. Tesla has a “very new” industrial tool. The 90% obsolescence ratio indicates that the investment has just been made and the allocations are lower than the Capex, except in 2019.
But this trend must be nuanced. As of 2018, Tesla is spending $1 billion per quarter and the company is in financial difficulty. So much so that some financiers are betting on its imminent bankruptcy. To understand this, we must observe the company’s situation between 2016 and 2018. Over these two years, the cumulative flow generated by operations is significantly lower than investment flows, which places Tesla before the need to find financing, through debt or a capital increase. The source of this funding will determine the future of the company, a classic situation for a young company. From 2019, the car manufacturer is raising the bar by generating cash flows (inflows) through operations that are significantly higher than investment flows (outflows). His financial health is improving.
Financing, a weak link in Tesla’s structure?
Analyzing Tesla’s financing structure helps to understand the company’s difficulties from 2019. Until 2020, Tesla’s growth is financed through long-term debt. If in 2017, net debt is very much higher than EBITDA, from 2019, the net debt to EBITDA ratio is good, even, even for 2020 and 2021, negative. Indeed, for these two years, the net debt is negative and the EBITDA is increasing. In 2018, the company is at a pivotal moment in its existence, the financiers indicate that it can either continue to grow or collapse. Tesla is, in fact, facing production delays which delay the generation of wealth for the company. The company is betting on its future but, at this point, Musk wins his bet. Tesla succeeds in producing its Model 3 when sales of previous models decline. Tesla generates wealth. But the shareholders deplore that the company’s profitability has been slow to become sustainable. Indeed, the company is only profitable from 2019, a pivotal year, and the company only manages to generate value for its shareholders from 2020. The most critical of financial observers wonder since then on the company’s ability to sustain this value creation. Especially since the leverage effect seems to work against the car manufacturer, since the result generated by debt financing does not improve the group’s profitability. From 2020, Tesla is carrying out three capital increases, for more than 12 billion dollars.
On the stock market performance side, Tesla’s behavior is very uneven. Before 2019, doubts about the robustness of the company explain the average valuation of the stock. But as of 2020, Tesla becomes the highest-rated automotive company in the world. The explanation is to be found in its excellent profitability, with 10.46 million vehicles sold during the 2019 financial year. In 2021, the company’s market capitalization explodes. In October, Tesla joined the very exclusive club of companies valued at more than 1000 billion dollars.
2022, an eventful year for Tesla
If, at the end of 2021, everything succeeds at Tesla, the year 2022 marks a turning point. The global economic context and geopolitical instability are having an impact on the company, which is experiencing difficulties in the supply of raw materials, particularly rare metals, essential elements for the manufacture of batteries for electric vehicles. Tesla’s production is slowing down sharply and the automaker is failing to meet its delivery targets set at +50% per year. The company is losing market share in the first nine months of the year, claiming 65% of the electric vehicle market compared to 79% in 2020.
Tesla is also experiencing significant financial losses. In the line of sight, the “gigafactories” of Germany and Texas, giant production sites which constitute, according to the words of Elon Musk, “gigantic ovens with money”. These exogenous elements come at a time when Musk himself is increasing outrageous exits likely to worry investors.
From the first quarter of 2022, the Tesla share price began to fall. At the end of 2022, Elon Musk made the choice to acquire the social network Twitter. He is offloading 4 billion shares of Tesla. A risky choice, highly criticized by the markets, which plunged the stock from $340 to $121 at the end of the year. Over the year 2022, the Tesla stock will lose two-thirds of its value. Elon Musk lost at that time the equivalent of 133 billion dollars. Financial market commentators wave the red scarf. With this takeover, Musk is accused of endangering his flagship company. Faced with the accusations, the latter defends himself by referring to the “long-term benefits of such an operation for the shareholders”. Confident, he considers that Tesla could quickly become the “most valuable company on the planet. »
2023 and after, what future for Tesla?
The year begins for Tesla under unfavorable financial auspices. The macro-economic and political context plays against the automaker. Raw material supply difficulties are likely to worsen during the year. This situation is already having a direct effect on the price of vehicles, which is rising.
The car manufacturer’s stock market crash is reigniting debate on the reliability of Elon Musk’s entrepreneurial system. If he can count on flagship investors from Silicon Valley, like the famous Cathy Wood of the venture capital fund Ark innovation, which invests massively in the company, the more skeptics there are who deplore his management. . In this month of January, it is therefore in a climate of great uncertainty that the car manufacturer is evolving. Both outrageous and very skilful, its leader has proven in the past that he is capable of raising the bar in critical moments. The coming months will serve as a crash test for Elon Musk.
One thing is certain, we haven’t finished hearing about the “T” brand.